Mes jeunes années dans l'Armée de l'Air.(Suite 10)

Les années dans le Personnel Navigant.
 La vie en escadrille

Section Aérienne de Sauvetage en Mer N°99 à Boufarik (Algérie)

Les affectations consécutives à notre nouveau brevet se font classiquement en fonction du classement dans le palmarès. Je choisissais comme toujours l'éloignement et l'exotisme… Il y a deux postes pour une escadrille de quadrimoteurs à Boufarik (près d'Alger). L'ami Xavier Poidvin sera mon équipier. Cette perspective de pouvoir piloter ces gros avions est assez rare pour ne pas en profiter, même s'il faut encore compter sur un apprentissage comme copilote.
Comme nous quittons la métropole, nous bénéficions du reliquat des congés annuels avant de rejoindre l'Algérie. C'est le 16 janvier que nous prenons l'avion à Marseille direction Alger. Nous sommes vraiment fiers d'intégrer cette escadrille bien particulière par ses quadrimoteurs Languedoc et ses missions spéciales consistant en recherche et sauvetage terrestre ou maritime. Ces avions sont des anciens avions de ligne d'Air-France rétrocédés à l'Armée et adaptés à leur mission. Jeunes brevetés, nous faisons en tant que copilote de longues missions d'entraînement. L'escadrille, basée à Boufarik assure aussi des permanences d'alerte à Oran (ouest algérien) et Istres (Bouches du Rhône).
Avant de quitter Avord, j'avais revendu à un copain ma 4 CV Renault. Il m'en a d'ailleurs tenu rancune plus tard, lui ayant vendu un " os " dont la caisse rouillait prématurément. Le bas de caisse de cette voiture avait été habilement repeint (sur rouille) avant que je l'achète. Une fois installé à Boufarik, je me mets à la recherche d'une autre voiture, pensant être établi là vraisemblablement pour plusieurs années. Je trouve encore une voiture d'occasion, c'est une Citroën Traction Avant 11 Normale… je monte dans la gamme. Elle ne fera hélas pas de grandes expéditions vu le peu de temps que durera cet intermède de Boufarik.
En effet, mon ami Xavier et moi, après trois mois seulement dans cette escadrille nous nous voyons désignés pour partir en Indochine (on dit alors le Vietnam), au titre de l'assistance militaire au nouveau régime du Sud en guerre déjà avec le Nord communiste.
Ne sachant pas au départ ce que serait cette nouvelle affectation mais ne pouvant que nous y résoudre, nous voilà obligés de faire les bagages direction la Métropole pour être acheminés sur Saigon. Pas question de revendre dans la précipitation la traction avant, je décide donc de l'embarquer par bateau , de la reprendre à Marseille et de la ramener à Chateaurenaud. Elle sera en garage "mort " chez mon frère Paul en mon absence.

Après un bref congé, nous rejoignons Toulouse où nous attend l'avion qui nous conduira à Saïgon. C'est un superbe quadrimoteur, le SE.2010 Armagnac construit à l'origine pour Air-France mais dont cette compagnie n'a pas voulu en raison de son coût. Il n'y a eu que peu d'exemplaires construits, et utilisés par la SAGETA, principalement au profit de l'Armée sur la ligne Extrême Orient. Nous faisons escale à Beyrouth (Liban), Karachi (Pakistan), Calcutta (Inde), et Saïgon.

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Avion Languedoc sur fond des proches contreforts de l'Atlas.

Le jeune breveté pilote tout fier devant "son" avion

 

L'intérieur de la cabine avec matériel de largage.

Le poste de pilotage. le copilote est en place droite.

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C'est haut, la-haut!

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